mercredi 11 septembre 2013

Tiré du fond d'un blog…

 Salut Bernie,
Bien eu ton petit message un peu chaleureux du matin frais !
J'ai fait une petite pause en plongée solitaire histoire de lire un peu et de me reposer, je t'appelle dans les jours qui viennent, après les deux ou trois repas-cousins-parents...
En attendant voici un nouveau blog que j'ai créé, il s'ouvre un peu sur ce récit, ça chante-danse pas trop mal, vas y voir : http://lesnenupharsdewilton.blogspot.fr/

Des grosses bises affectueuses
Wilton

PS : on a retrouvé ton appareil photo aux Fours, on l'a posé sur le comptoir.


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Il y a d'abord ces retrouvailles, très impressionnantes, avec les fours à chaux de Romagnat. Je ne raconterai jamais aussi bien qu'en silence l'émotion, plutôt les émotions que cet endroit fait surgir à l'intérieur et à l'extérieur de moi; ce que l'imposant moulin inanimé du fond de l'estrade maladroite a d'animé et de saisissant; ce que criaillent les dispositions sensibles d'objets gracieux dans l'harmonie d'un désordre parfaitement maniaque et méthodique; ce que l' "oeuvre intégrale" d'un Bernard Quinsat, malgré ce qu'il voudrait faire croire, plus en forme que jamais, suscite comme l'évidence d'une médaille honorifique telle que le Mérite National dont la "remise" -devrais-je dire le dépôt?- a été mise en musique par mon compère François Arbon, dans une interprétation vraisemblablement historique de La Marseillaise. Un détournement incontournable comme tous ceux qui circulent déjà dans mes galaxies intérieures, vers l'infini et au-delà puisque je ne l'ai entendu que par propos rapportés...
Voilà ce que ce lieu fabrique : de l'Histoire, avec une grande hache comme dans haricots dont ce n'est décidément pas la fin. Pas encore. Tant qu'il y aura ce magasin de chaux, tant qu'on pourra y jouer, tant qu'on pourra y remettre des décorations, tant que Laurette, Anne et Bernard rôderont autour, assurant un catering gitano-mèrepoulien, déposant sur la table une salade de lentilles aux harengs tzaziki tout comme une sustentation philosophico-affective gargantuesque (de quoi y tenir un siège, avec quelques couvertures); la prospérité de la vraie pensée libertaire bienveillante sera assurée. 
Ainsi mercredi nous faisions avec François et Catherine résonner nos balbutiements musicaux dans la forme d'un trio intitulé "Sekkelaar Road", et beaucoup de belles personnes sont venues pénétrer dans notre tipi auvergnidien pour se laisser bercer par les flots néanmoins turbides de la Sioule évoquée. 

Résonner et finalement aussi peut-être raisonner malgré que nous soyons de tendres enfants grondés par la rivière elle-même, qui peut-être ne supporte pas tous les propos que nous lui affublons joyeusement, la tordant -comme si le méandre de Queuille ne suffisait pas- à notre bon gré pour espérer y voir surgir une métaphore de la Vie, une mythologie de vide-grenier comme celle que Bernard a tissé, meulé durant toute sa vie.